« Le canon comme un trophée mémoriel »

Académie de France, Villa Médicis, Rome, 2019

« Le canon comme un trophée mémoriel », empreinte de tripes, mélange de plâtre et de ciment, tuyau de construction en Inox, 250/50/40 cm

« Le canon comme un trophée mémoriel »

Il s’agit d’un travail métaphorique autour de la notion de canon que l’on retrouve tout autour de la méditerranée, ce qu’il représente de défensif et de protection des peuples ou des territoires, tant les mouvements migratoires et les velléités guerrières ont construit l’espace maritime. La lecture de Fernand Braudel nous donne un éclairage historique précis, « mer bleue étale ou déchaînée pleine d’horreur et de mythes immémoriaux “

Le canon comme un trophée mémoriel.
À travers cette installation de canons, chaque canon porte un nom d’un pays méditerranéen, posés à même le sol, je rappelle le rôle déterminant de l’histoire de l’ancienne Rome qui est étroitement liée à son histoire militaire, l’empire englobait sur sa fin une partie importante du bassin méditerranéen, et j’évoque une partie de l’histoire qui s’est joué et qui continue à se jouer d’une rive à l’autre de la Méditerranée, celle de la construction des États et des identités, celle des définitions de l’ami et de l’ennemi, les peuples du bassin méditerranéen se reconnaissent une culture commune, car ils évoluent dans un même espace migratoire

Edgar Morin l’a exploré de bien des manières et écrivait à son propos : ‘Méditerranée ! Mer qui porte en elle tant de diversité et tant d’unité ! Mer des extrêmes fertilités et des extrêmes aridités ! […] Mer à la fois d’antagonismes et de complémentarité conflictuelle de la mesure et de la démesure ! Berceau de toutes les cultures d’ouverture et d’échanges ! Matrice de l’esprit le plus sacré et de l’esprit le plus profane ! […] Mer de la communication des idées et des confluences des savoirs.’

Chaque ‘canon’ à chacune de ses extrémités, un volume d’une forme organique ambivalente, à la fois liée à la flore marine de type éponge, mais aussi à la flore intestinale et aux viscères d’animaux en lien direct avec les effets guerriers du canon. Ces volumes sont réalisés en moulage de béton, de ciment avec des matériaux de construction comme l’aluminium et le cuivre… Catherine Grenier souligne du reste que
‘L’animal tel qu’on peut le rencontrer dans l’art contemporain n’est pas un animal. C’est un homme. Un homme qui n’est pas un homme, ou pas vraiment sûr d’en être un : un homme que l’animal dépasse en humanité […]’.

Pièce sonore.
Au-delà de l’aspect sculptural des ‘canons’, il y a une installation sonore, un enregistrement des vagues de la mer méditerranéenne autour de l’Occitanie qui tourne en boucle, comme une sorte de murmure, une communion, un passage, un chuchotement d’Ulysse et un message de paix.

Nissrine seffar

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